À la fois promesse mal comprise de la modernité, via l’individualisation pour tous, et créneau commercial le plus recherché, le sur-mesure, un peu comme le sans-contact, est devenue une nouvelle norme de notre société étonnamment peu interrogée dans ses effets. Logique, au sein d’une France devenue celle des consommateurs bien plus que celle des producteurs, le client est roi car de lui dépend le PIB du pays.
Mais, si elle peut être valorisante et réconfortante car en écho à notre individualité fantasmée, cette mentalité du « comme je veux », « où je veux », éduquée dès la plus tendre enfance, semble avoir largement déteint sur l’ensemble de nos comportements. Initiée par la consommation, elle imprègne aujourd’hui le travail comme l’amour, la vie familiale, la santé, les croyances, la culture, voir la réalité qu’on tente de tordre pour qu’elle entre dans notre modèle.
De fait, si l’on devait auparavant s’adapter au monde et aux individus qui le peuple, aujourd’hui, tout un chacun fini par exiger de l’autre et du monde qu’il s’adapte à lui-même, à ses envies, à sa sensibilité et son idéologie. Un créneau qui rend dès lors impossible toute idée de commun et génère l’apparition de plusieurs postures existentielles oscillant entre apathie, tyrannie, victimisation et uniformisation.
Cote : 302.5 C668u
Également par Vincent Cocquebert : La civilisation du cocon : pour en finir avec la tentation du repli sur soi et Millenial burn-out : X, Y, Z, comment l’arnaque des « générations » consume la jeunesse
Voir un entretien avec l’auteur diffusé par la chaîne Soif de sens :
Source: Rosalie Méthot, Bibliothèque