Sélectionner une page

Deux forces expliquent le polar américain : d’un côté, une poussée littéraire populaire et démocratique, qui s’affirme dans les magazines pulp et les paperbacks du XXe siècle ; de l’autre, une réaction hostile qui entrave la démocratie et criminalise la revendication émancipatrice.

Si le polar incarne la démocratisation de et par la culture, l’accès des masses à l’expression, l’élargissement de leur représentation littéraire et l’affirmation de leur parole égalitaire, il raconte en même temps la résistance sociale à ce mouvement, dans un monde où les hommes ne se révèlent pas les uns aux autres comme frères mais comme ennemis – où, comme l’écrit David Goodis, « il n’y a que deux sortes de gens : ceux qui prennent des coups et ceux qui donnent les coups ».

De là, la vigueur paradoxale d’un genre qui a su, mieux qu’aucun autre, capter et exprimer les énergies contradictoires du monde contemporain. Telle est l’idée directrice de cet ouvrage qui retrace l’histoire du polar américain non seulement comme une succession de textes et d’auteurs, mais surtout comme une aventure culturelle et politique aux prises avec le monde réel.

Cote : 813.0872 T121f

Feuilleter un extrait de ce livre.

À découvrir également : Polars, philosophie et critique sociale


Source: Rosalie Méthot, Bibliothèque