À dix-huit ans, Sacha et son meilleur ami Tom quittent Montréal sur le pouce et aboutissent à Dawson City, au Yukon, où ils trouvent enfin la communauté de punks, d’anars et de vagabonds dont ils rêvaient. Ils adoptent une chienne-louve, Luna, et s’installent sur la Sixième Avenue, dans une cabane sans électricité ni eau courante. De jobs d’été en hivers chômés, de nuits blanches en road trips, d’amantes en amants, des années joyeuses passent dans un monde immense.
Quand Sacha tombe amoureuse d’un autre, Tom se sent trahi : Sacha n’est qu’une pute, une profiteuse qui mérite d’être punie. Il répand son fiel ; le village choisit son camp. Puis la pandémie frappe. En quarantaine dans une cabane isolée, seule avec un coloc dont elle doit repousser les avances pressantes, Sacha compte les jours, tandis que les Dawsonites confinés font son procès.
La version qui n’intéresse personne, c’est l’histoire inouïe et cruelle d’une victime imparfaite qui, comme si c’était tout naturel, deviendra l’accusée. C’est le cri d’impuissance et de rage qu’elle adresse à celles et ceux qu’elle voyait comme son unique famille, afin que son humanité lui soit rendue. C’est son ultime tentative d’être comprise, crue, aimée. Avec ce premier roman déchirant et subversif, Emmanuelle Pierrot porte un regard radicalement lucide sur les forces qui poussent les groupes d’humains à commettre des actes terribles en restant convaincus d’exercer la justice.
Cote : C843.92 P623v
Feuilleter un extrait de ce roman.
Écouter Emmanuelle Pierrot dans un entretien diffusé par Ici Première. Lire une entrevue avec l’autrice publiée par La Presse et une autre publiée par Le Devoir.
Source: Rosalie Méthot, Bibliothèque