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Il existe « un cri du silence » comme il existe des silhouettes sans visages et des visages sans voix. En Afghanistan, depuis longtemps déjà, l’oiseau noir de la peur paraît s’être juché sur l’épaule des femmes. Du monde libre qui est le nôtre, nous les imaginons invisibles et muettes sous la burqa, condamnées à la misogynie aveugle, recluses dans le poing d’une domination archaïque.

Pourtant en Afghanistan, comme ici, des femmes lisent et écrivent. Des vers. Des chants. De la poésie. Des mots qui ouvrent en elles, et autour d’elles, un espace de liberté où ce qui est interdit, tabou, vient sourdre comme une eau à la surface de la terre. Les langues se délient. Les corps parlent. L’âme trouve une voix. Et l’eau de leurs poèmes irrigue le monde d’une espérance que l’on n’attendait plus. Oui, le courage des femmes dévoile ici son vrai visage.

Extrait :

« La nuit, les étoiles

Brûlent de douleur avec nous

La nuit, les nuages

Pleurent de chagrin avec nous

La nuit, les feuilles

Tremblent de peur avec nous

La nuit, les vents

Soufflent de rage avec nous

Et nous, dans les ténèbres de ces nuits

Débordant de cris sans voix

Avec la torche de nos prières

C’est l’aube que nous attendons…»

– Parvin Pejvâk

Cote : 891.551408 C9281

Écouter une entrevue avec Leili Anvar diffusée par Radio France.


Source: Rosalie Méthot, Bibliothèque