Pour son premier livre, Marie Berne a composé une histoire d’amour : elle raconte l’aventure impossible d’une pieuvre éprise d’un homme exceptionnel, scientifique et artiste, dont l’identité, si elle reste dissimulée, transparaît peu à peu. Au fil d’un décompte terrible, le céphalopode se souvient et cherche son amant (et son nom), afin de lui donner l’ultime baiser amoureux, mortel.
Nous voilà pris dans les tentacules d’un récit qui nous attache à la bête, nous immergeant dans un récit liquide d’où coule la biographie fragmentée d’un homme qui passa sa vie à poursuivre le rêve fou de filmer les êtres des profondeurs. Mais c’est aussi l’aventure littéraire d’une oeuvre qui raconte une autre oeuvre, en une sorte de mimétisme poétique rare. Un livre aqueux et saisissant sur l’animalité.
Source: Rosalie Méthot, Bibliothèque