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Et si les méchants avaient raison ?

« Certains méchants ne veulent pas juste détruire le monde : ils veulent le changer. Radicalement. ».

Dans Le syndrome Magneto, Bolchegeek théorise le traitement des personnages de méchants de la pop-culture dont les motivations ne sont pas leur intérêt personnel ou une simple vilenie, mais la volonté de rendre le monde meilleur, de lutter contre ses injustices. Le constat de départ est que, régulièrement, une partie du public se trouve davantage en phase avec l’antagoniste qu’avec le héros.

Les combats que mènent ces personnages fictifs trouvent des échos bien réels : les X-Men rappellent plus ou moins volontairement les oppressions racistes, sexistes, LGBT, ou sur toute personne ostracisée. Si le conflit Xavier/Magneto évoque à beaucoup l’opposition entre le modéré Martin Luther King et le radical Malcolm X, il n’est pas anodin que s’y soient projetés des auteurs de comics souvent de culture juive et marqués par l’antisémitisme. Quant aux méchants qui se battent pour des causes écologiques, ou contre les classes dominantes, ils n’ont plus du tout le même traitement aujourd’hui qu’il y a trente ans et il est probable que leur radicalité trouve beaucoup plus de sympathisants.

Avec la même énergie, l’intelligence et l’humour qui traversent les vidéos de Bolchegeek, Benjamin Patinaud signe un premier livre original et brillant où il aborde la culture populaire sous des angles artistiques, sociaux et politiques, pour s’interroger sur notre monde, à travers nos imaginaires communs et ceux qui les forgent.

Cote : 306.1 P298s

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Visionner une vidéo diffusée par la chaîne Bolchegeek :


Source: Rosalie Méthot, Bibliothèque