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ÉLODIE
J’ai absolument rien à voir là-dedans
C’est
Je la connais pas
Le
La
Je vous jure que
C’est un cadavre que j’ai jamais vu
Dans le sens que
De
Que j’ai jamais vu ce cadavre-là vivant vivre
Le cadavre
Jamais vu vivre le cadavre

Je peux avoir un verre d’eau ?
Merci

J’ai failli pas m’arrêter

Les vagues sont particulièrement violentes ce soir. De Coteau-du-Lac à Blanc-Sablon, le fleuve Saint-Laurent lutte avec des rafales qui ne laisseront personne indemne. Sept cadavres sont recrachés sur les berges d’un territoire aussi vaste que troublant. Sept corps non identifiés. Sept dépouilles non réclamées. Au détour d’une marche, d’un jogging, d’un baiser ou de la vie, Élodie, Rose, Dora, Charlotte, Martin, Lili, Mathilde, Manon et Anne vont croiser ces morts. Ce choc leur permettra de faire acte de vie. Ou de survie.

Dans une fresque à la fois drôle, sensible, violemment humaine et tragique, le ressac de la multiplicité des voix fait face à l’intime et au joyau fragile qu’est chaque existence. Et pendant que ces cœurs se débattent avec leur propre histoire, le fleuve se débat avec la sienne, la grande, l’immense, celle inscrite dans les profondeurs de ses courants, de ses marées.

Cote : C842.92 D427f

Lire un article sur la pièce et un entretien croisé avec les autrices.

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Source: Rosalie Méthot, Bibliothèque