Grand amateur de BD, j’ai étudié la bande dessinée et la figuration narrative au Cégep de Sherbrooke avec Richard Langlois, alors le gourou de la BD au Québec. Je vous présente ici trois bandes dessinées québécoises afin d’inviter tous les intéressés à faire connaissance avec nos brillants auteurs d’ici. Bonnes lectures !
Le fond du trou
Déjà un classique de la bande dessinée québécoise, Le fond du trou (éditions de la Pastèque) est une autre des aventures rocambolesques du héros de Jean-Paul Eid, Jérôme Bigras.
Inspiré du phénomène des trous noirs du cosmos, l’album est percé d’un vrai trou autour duquel est centrée l’histoire. Les personnages y voyagent dans tous les sens et c’est là que le génie de l’auteur brille: L’histoire est si bien fignolée qu’elle fonctionne autant en ligne droite qu’en sens inverse, (là où la situation l’exige), ainsi que par bonds de plusieurs pages.
Le tour de force: Lorsque Jérôme Bigras a une conversation avec un personnage de manga qui lui, dialogue à l’envers…et ça marche!
Un petit chef-d’œuvre à se mettre sous les yeux, autant pour son humour que pour en admirer la facture. Possiblement un des meilleurs scénarios de la bande dessinée québécoise.
Gilles de la jungle
Physiquement, Gilles la jungle est un mélange de Tarzan et de Mario Lemieux. Il combat mal le mal mais l’important est qu’à la fin le bien triomphe.
Si le scénario est somme toute assez banal, (le méchant intercepte un convoi d’or puis kidnappe la blonde de Gilles, son père ainsi qu’un petit garçon que Gilles tentera de délivrer), ce sont plutôt les dialogues qui font le charme du récit avec un humour qui rappelle Claude Meunier et Boris Vian. Des répliques du genre ‘’Sois prudent…Ne meurs pas trop!’’ ou encore ‘’Courage! Nous sommes perdus’’ abondent tout au long du récit.
Les amateurs de dessin y trouveront également leur compte puisque le style de Claude Cloutier sort des cadres traditionnels avec ses hachures et des textures de fond variées. Malgré ses couleurs rouges et noires, Gilles la jungle n’offre cependant rien de stendhalien mais représente toutefois un excellent choix pour celui ou celle qui désire s’offrir un moment de détente durant la période des examens et rire un bon coup.
Parues originellement dans la revue Titanic, les aventures de Gilles la jungle furent publiées par les éditions Kami-Case en 1989.
Les Nombrils 5 – Un couple d’enfer 
L’album dont je vais vous parler est le No.5 de la série Les Nombrils. Il est préférable de lire les premiers numéros histoire de se mettre dans le bain, même si l’album commence avec une courte récapitulation des événements passés.
C’est l’histoire de Karine, une jeune étudiante au physique ingrat, la cible préférées de ses ‘’amies’’ qui ne manquent pas une occasion de s’amuser à ses dépens. La vie est cruelle pour Karine jusqu’à ce qu’elle fasse la rencontre d’Albin qui l’aide à prendre confiance en lui disant que ‘’ce n’est pas un crime de refuser d’être une victime.’’ Grâce à lui, elle s’affirmera et ne se laissera plus marcher sur les pieds par ses copines qui, elles, apprendront à la respecter…ou non? Il faudra lire la suite de la série pour le découvrir!
Les Nombrils No.5 est une inspiration pour les jeunes (et les moins jeunes) qui traversent une période difficile et qui cherchent à s’en sortir. Un puissant contenu renfermant un beau message d’espoir, le tout raconté avec une touche d’humour.
Les albums de la série Les Nombrils sont imprimés en Belgique chez Dupuis. On les trouve donc partout en Europe francophone et sont, dit-on, très appréciés de nos cousins français. Ce couple de scénariste/dessinateur québécois habitent Sherbrooke, ma ville natale! Il était très difficile pour moi de passer sous silence leur travail formidable !
Louis Dominique Roy, enseignant du département de musique
Les lectures de…
Une série d’articles sur les lectures et coups de cœur de la communauté.
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