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« Nul ne peut être contre la vertu… » Reste à savoir, toutefois, ce qu’est la vertu ! Les « justiciers » du 21e siècle semblent le savoir.

Débordant de confiance et brandissant leurs convictions, ils n’hésitent pas à nous faire la morale. Lorsqu’ils prennent la parole dans les médias, ils emploient un langage catégorique qui ne laisse aucune place à la discussion. Ils prétendent ainsi nous instruire quant à la manière dont nous devrions mener nos existences. Mais que savent-ils vraiment, ces justiciers, eux qui s’adressent à nous comme si aucun mystère ne planait sur la nature du bien et sur celle de nos obligations morales.

Et si nous ne sommes pas d’accord ? Si nous leur résistons ? Si nous leur posons des questions ? Certains voudrons discuter, mais les plus radicaux voudront, par la violence des paroles ou des gestes, par l’humiliation, l’intimidation, la censure, le harcèlement et les appels au bannissement, nous faire rentrer dans le rang – leur rang. Mais depuis quand la conviction et la force sont-elles gages de vérité ?

Nous avons besoin d’une éthique qui va au-delà des intuitions, des intérêts particuliers et de la politique identitaire. Il nous faut une éthique ouverte, mais rigoureuse et soucieuse de la logique et des faits, qui s’interroge tant sur la nature réelle du bien que sur la valeur objective et intrinsèque des choix qui s’offrent à nous. Cette éthique doit nous permettre de faire le tri dans le chaos des opinions publiques. Elle doit nous permettre de résoudre les problèmes engendrés par le pluralisme libéral. Et si l’auteur de cet essai a vu juste, c’est en Grèce antique que nous trouverons cette éthique.

Cote : 171.3 B552e


Source: Rosalie Méthot, Bibliothèque